La fabrication du vin est souvent considérée comme un art en soi. Alors quand le vin se retrouve dans une scène d’un film, on assiste à une mise en abyme de l’expression artistique. Les occurrences du vin, de la vigne et plus généralement de la viticulture au cinéma sont nombreuses. Elles sont mises au service d’une narration, de nœuds dramatiques ou d’une mise en scène. Nous nous sommes penchés sur les films réalisés autour du vin. Zoom sur cinq films à consommer sans modération et dont la narration s’invite dans le secteur viti-vinicole...pour notre plus grand plaisir d’amateurs de vins !
Ce film d’Alexander Payne met en scène un écrivain en difficulté récemment divorcé, Miles (Paul Giamatti), qui emmène son ami acteur Jack (Thomas Haden Church) faire la route des vins californiens dans la vallée de Santa Ynez pour son enterrement de vie de garçon. Mais les deux hommes n’ont pas les mêmes attentes pendant ce voyage et ne s’accordent pas sur leur emploi du temps. Alors que Miles, perpétuel angoissé, veut se détendre et profiter du vin, Jack, grand séducteur, est à la recherche d'une dernière aventure avant son mariage. Ils rencontrent Stephanie (Sandra Oh), séduisante serveuse dont Jack tombe sous le charme et son amie Maya (Virginia Madsen), sommelière, avec qui Miles se lie. Lorsque Miles laisse échapper que Jack va se marier, les deux femmes sont furieuses, ce qui met le voyage en péril.
Le vin et sa dégustation sont le fil rouge de ce film empreint de sobriété qui offre des scènes dans les décors naturels de vignes et de chais, au cœur d’un voyage initiatique sur fond d’amitié masculine. Une comédie dramatique qui relèverait même d’un feel good movie et qui donne à un quatuor de personnages drôle et attachant. À déguster…comme un très bon millésime.
A Glasgow, condamné à une peine d’intérêt général, Robbie, délinquant et tout jeune père de famille échappe de justesse à la prison et se promet de tourner la page. Une visite dans une distillerie de whisky l'incite, lui et ses amis, à chercher une issue à leur vie désespérée. Il se découvre un talent inné pour reconnaître les grands whiskies et décide d’en tirer profit. Le film de Ken Loach donne la part belle aux spiritueux et tire son titre d’un phénomène naturel que l’on observe dans les chais : l’évaporation qui se produit lors du vieillissement d’un alcool dans un fût.
Chaque année, Bruno (Benoît Poelvoorde), quelque peu porté sur la boisson, fait la route des vins… au cœur du salon de l’Agriculture ! Mais cette année, son père, Jean (Gérard Depardieu), éleveur bovin venu y présenter son taureau champion Nabuchodonosor, décide de renouer avec son fils trentenaire. Sur un coup de tête, il l’emmène faire une véritable route des vins, embarquant à l’improviste dans cette virée à hauts risques Mike (Vincent Lacoste), un jeune chauffeur de taxi. Et s’ils trinquent ensemble au Saint-Amour (vin du Beaujolais), ils trinqueront bien vite aussi à l’amour tout court entre belles cuvées et toutes les femmes rencontrées au cours de leur singulière tournée…
Ce film de Benoît Delépine et Gustave Kervern met le vin et la viticulture à l’honneur à travers l’amour du vin des protagonistes et les vignobles français qui ont servi de décor à la virée des personngaes. En effet, les réalisateurs ont tourné dans des vignobles français situés dans le Languedoc, le Bordelais, le Beaujolais, les Pays de Loire et la région Rhône-Alpes.
Un film drôle et émouvant qui enivre de tendresse avec un trio d’acteurs juste, jusque dans les situations les plus cocasses.
Saint-Amour a été sélectionné en hors compétition à la Berlinale en 2016.
Jean (Pio Marmaï) a quitté sa Bourgogne natale et sa famille il y a dix ans pour faire le tour du monde, l’envie de prendre le large chevillé au corps. Apprenant la mort imminente de son père, il revient sur les terres de son enfance. Il y retrouve sa sœur, Juliette (Ana Girardot), et son frère, Jérémie (François Civil) à qui il n’a donné aucune nouvelle pendant quatre ans. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. Dans le domaine viticole familial, au rythme des saisons et des travaux viticoles qui s'enchaînent, les difficultés vont émerger, obligeant la fratrie à se réinventer et à se retrouver. Pour Jean, c’est l’heure du choix, celui d’embrasser ou non la transmission de cet héritage familial et de s’investir dans l’exploitation.
Pour son douzième long métrage, Cédric Klapisch a posé sa caméra pendant un an en Bourgogne, au rythme des saisons, dans la Côte d’Or, sur toute la côte de Beaune, de Chassagne-Montrachet au sud jusqu’à Prémeaux Prissey au nord. Les scènes de vendange ont été tournées à Meursault dans le domaine de Jean-Marc Roulot, vigneron qui tient dans le film le rôle du maître de chai. L’exploitation familiale du film se situe à Chassagne-Montrachet. L’Abbaye de Morgeot, implantée un peu à l’écart du village de Chassage, a accueilli le casting notamment pour la scène de la paulée. Le réalisateur évoque aussi dans son film la viticulture biologique (lien article bio) à travers les protagonistes qu’il oppose à un viticulteur non bio. Le film fermente ici les sentiments humains et les rapports fraternels et propose une véritable ode à la viticulture bourguignonne.
Pour cette cuvée cinématographique, le cinéaste a été désigné "personnalité de l'année" par la Revue du vin de France en 2018 qui a voulu récompenser "un film qui présente le vin sous un jour à la fois esthétique et profond".
Après des années sans nouvelles de son oncle Henry, Max Skinner (Russell Crowe) courtier en investissement britannique, apprend que Henry est décédé. Il hérite du château et du vignoble de son oncle en Provence, où il a passé une grande partie de son enfance à apprendre des maximes et comment gagner et perdre, notamment aux échecs. Ayant l’intention de vendre la propriété, Max se rend en France et passe quelques jours dans la propriété pour rénover le domaine avant la vente. Il découvre un nouveau style de vie décontracté. Des souvenirs de son enfance, une belle femme (Marion Cotillard) et une jeune Américaine qui dit être la fille illégitime d'Henry perturbent ses plans. Max le garçon savait-il des choses que Max l'homme a oubliées ?
Ce film de Ridley Scott centre la majorité de sa narration sur un domaine viticole qui symbolise tout un passé évité par le protagoniste. Le Château la Canorgue à Bonnieux, au cœur du Parc Naturel Régional du Luberon prête ses murs au domaine hérité par le protagoniste, domaine qui sera le catalyseur du retour aux valeurs de son enfance du personnage incarné par Russell Crowe.
Giovanni (Vincenzo Amato) aurait pu poursuivre sa carrière dans la banque mais, amoureux du vin, il a décidé de se lancer dans l’œnologie. Il se consacre à l’art de la dégustation et de l’identification de cuvées d’exception. Sa nouvelle passion dévorante lui apporte confiance en soi et réussite. Il devient graduellement l’expert en vins le plus réputé et respecté d’Italie. Il est très demandé, son ascension sociale est fulgurante jusqu’au jour où il est soupçonné d’avoir tué sa femme Adele dont il est séparé depuis plusieurs mois et se retrouve au commissariat. Tout accuse Giovanni. C’est alors que, au fil d’une enquête au cœur des vignobles de la péninsule, le voile se lève enfin sur l’origine de sa passion démesurée pour le vin. Le commissaire chargé de l’enquête va mettre à jour une étonnante vérité concernant les trois dernières années de la vie de Giovanni. Le spectateur découvre comment il a vendu son intégrité pour assurer sa réussite.
Adaptation du roman de Fabio Marcotto, Vinodentro ancre son histoire au cœur des vignobles de nord de l’Italie dans la belle région du Frioul-Vénétie Julienne. Il propose une analyse de la nature humaine à travers les bienfaits mais aussi les effets dévastateurs que la passion du vin peut produire.
Depuis toujours associée à la culture et aux traditions de l’homme, la viticulture nourrit le cinéma. En effet, ce dernier offre de multiples exemples de films dans lesquels le vin, la vigne et tout ce qui gravite autour sont vecteurs de moments forts entre protagonistes et se révèlent de véritables symboles sociaux. Le vin unit les personnages et son potentiel cinématographique a séduit bon nombre de réalisateurs qui ancre leur narration et leur mise en scène dans un vignoble ou autour d’une dégustation de vins.
Que ce soit sous la forme d’une bouteille partagée ou dégustée seul par le protagoniste, de préférence un millésime (re)connu pour susciter la connivence avec l’audience, ou via le décor d’un domaine viticole et de ses vignes, véritables environnement contextuel, les réalisateurs trouvent dans le vin un prétexte de rencontre, un déclencheur d’ambiance ou un figurant qui influe sur le comportement des personnages voire donne le ton à une scène. Le lien fort qui existe entre le vin, la viticulture et le cinéma n’est pas près de se rompre…
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